Hier soir, en passant au coin de ma rue,
A l'heure où le monde devient obscur et sombre
Et que le noir dévoile les âmes perdues,
Du ciel, j'ai vu une ombre.

Cette silhouette surgissant de nulle part,
D' une faible lueur, j'ai pu l'apercevoir,
Cette fillette toute entière vêtue de noir
Pleurait à gros flots, ses yeux dans mon regard.

Ses cheveux d'or défiaient les ténèbres du soir
Comme pour masquer le sang sur ses poignets.
Elle était si belle que je ne put que voir
Son visage qui tremblait.

Est-ce que les anges surgissent dans la nuit ?
Est-ce que les anges ressemblent à cette fille ?
Les instants de douleur, sortent-ils à minuit ?
Les soirs de malheur, pleurent-ils eux aussi ?

Alors, en me fixant, elle s'approcha de moi
Tenant entre ses doigts maculés de rouge,
Une rose d'ébène aux pétales où l'on voit
Le bout qui au vent bouge.

Alors, j'ai tendu la main délicatement
En direction de mon petit ange blanc,
Qui, me donnant la rose, me dit en souriant :
"Il est tard, c'est fini, rendors-toi maintenant."


J'ouvre les yeux, me réveillant en sursaut.
Il fesait jour, dans mon lit j'étais habillée,
Et je vis à mes côtés, éffleurant ma peau,
Une rose fanée.